La loyauté ne se monnaye pas.
L’argent est le moyen le plus coûteux pour motiver les salariés(i). Nombre d’employeurs sont surpris voire agacés de constater que leurs collaborateurs succombent aux sirènes d’autres employeurs. Pourtant, comment s’en étonner quand on a tout misé sur l’argent pour s’assurer leur loyauté ? Je m’explique :
La loyauté en entreprise est une vertu sociale. Elle fait appel à une qualité morale. Dire qu’un salarié est loyal c’est considérer qu’il ne fait pas de tort à son employeur. Mais en management, cela va bien plus loin. Être loyal dans le Notariat, c’est aussi accepter de rester plus tard pour signer un acte, ou encore traiter un dossier supplémentaire à la dernière minute pour dépanner…
Un collaborateur loyal sacrifie potentiellement ses impératifs familiaux et personnels et rend service de manière volontaire à son employeur sans y être contraint. Nombreux sont les collaborateurs qui vont se reconnaître, la loyauté faisant partie intégrante de la culture d’entreprise notariale. Mais attention, cela ne signifie pas pour autant que ces mêmes collaborateurs n’attendent pas une contrepartie !
Alors, quelle est cette contrepartie ? Il s’agit de la réciprocité !
Seule la réciprocité est condition de la loyauté et de la fidélité durables d’un employé vers son employeur ! Quoi de plus normal que d’attendre une certaine reconnaissance quand on a fait des efforts qui dépassent le cadre de sa fiche de poste stricto sensu ! Remerciement, souplesse dans les horaires, récupération du temps de travail, soutien en périodes difficiles, etc. Un collaborateur n’attend pas forcément de recevoir un chèque, mais également une autre forme réciprocité de la part de son employeur dans le quotidien de son travail !
Un exemple concret :
Un employeur qui ne parvient plus à obtenir naturellement loyauté et fidélité de ses employés peut être tenté de contourner la difficulté managériale en usant de gratifications financières et cadeaux divers et variés. Cela revient à monnayer la loyauté de son équipe et donc à faire disparaître son caractère de vertu sociale.
En participant directement à la disparition du contrat social, cet employeur, sans le vouloir, augmente la probabilité de départ de ses salariés vers des offres plus alléchantes, puisque tout semble désormais être question de prix. Cet employeur aura, par son management, rendu la loyauté monnayable. Le gagnant devient alors le plus offrant.
Attention, cela ne signifie pas qu’il faille s’exonérer de gâter ses collaborateurs. Encore une fois dans le management, tout est question de timing, d’équilibre, de stratégie…
(i) Idée tirée du livre : C’est (vraiment) moi qui décide ? de Dan Ariely, éditions Flammarion