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NOTARIAT & TÉLÉTRAVAIL : ET SI NOUS PASSIONS À L’HYBRIDE ?

Et c’est reparti pour un usage élargi du… télétravail !

Cela fait maintenant près de 2 ans que le « home-office » prend la lumière et fait l’objet d’une médiatisation inédite. Grâce à cette (r)évolution des mentalités, on aurait pu légitimement s’attendre à une profonde remise en question managériale de l’organisation du travail en interne.  Pourtant, nous observons que même avec le recul de nombreux mois, quantité de problématiques restent en suspens.

Au gré des évolutions de la pandémie et des mesures gouvernementales, la plupart des Offices ont imaginé des organisations passagères, des « bricolages » transitoires pour parer à l’urgence de la situation. Chacun a fait de son mieux, avec les moyens du bord en attendant… un supposé retour à la normale. Mais au-delà de cette crise sanitaire, ne devient-il pas nécessaire voire stratégique d’aborder les questions managériales liées aux mutations des modes de travail de manière systémique ?

Est-il réellement encore possible d’espérer le monde du travail de demain à l’identique de celui d’hier, avant la pandémie ? Pas si sûr. Des habitudes ont été prises. Des attentes et des idées ont émergé rendant nécessaire la ré-invention globale et collective du modèle.

Prenons ainsi l’exemple des espaces de travail : 

L’intermittence de la présence des uns et de l’absence des autres, conjuguée au développement des visio et autres modes de communication numérique nous ont donné l’opportunité d’interroger leur agencement. La question de la contribution de l’espace de travail à la performance de l’Office est rarement posée. Pourtant elle est extrêmement pertinente.

Les espaces de travail ont ainsi vocation à être repensés, avec des solutions mobiles et un aménagement permettant des interactions sociales fluides entre collaborateurs qui ne se trouvent plus dans un lieu unique.  A ce jour, combien d’Etudes ont ainsi concrètement entamé une modification de leur espace de travail, en y intégrant la pérennité du travail à distance ? Il s’agirait en effet d’un investissement conséquent en temps, moyens humains et financiers. Il convient donc de prendre le temps d’en identifier les potentiels bénéfices retirés. 

Il se pourrait très bien que ce projet ne soit pas souhaitable pour votre Office, du moins pas à ce jour. Rappelons en ce sens que le management doit rester du sur-mesure et demeurer fort face à la tentation du mimétisme organisationnel.

Il se pourrait toutefois a contrario qu’il s’agisse d’une formidable occasion de remotiver vos équipes grâce à la co-construction de l’espace de travail de demain. L’ « expérience collaborateur » tout comme l’ « expérience client » pourraient s’en trouver considérablement améliorées. En outre, en devenant plus agiles, vous limiteriez l’effet perturbateur que peuvent avoir les  évènements extérieurs sur votre quotidien de travail.

On appelle « hybride » un Office notarial qui s’engage dans cette voie. Ce dernier intègre une dose plus ou moins importante de travail à distance, voire de flex-office, et modifie en conséquence à la fois son organisation managériale et son espace de travail. Toutefois, outre quelques exceptions, force est de constater que l’Office notarial « hybride » demeure encore assez rare. Le manque de temps n’en est ici pas la (seule) raison. En effet, si plusieurs semaines voire mois sont nécessaires pour changer une habitude, la crise sanitaire a largement dépassé ce délai depuis longtemps. 

Au vu de ce qui précède, nous en venons à nous demander si les besoins et les attentes des salariés en termes de flexibilité ont pu partout être exprimés, entendus et compris ?

Au niveau du recrutement, hors période de télétravail forcé, la possibilité de travailler de chez soi est régulièrement proposée.Dans les annonces d’emploi, on lit : « possibilité de télétravail » sans que ce dernier ne semble réellement institutionnalisé. Dans le cadre de missions de recrutement, on me confie souvent : « nous n’apprécions pas beaucoup le télétravail, mais si nous ne trouvons personne sur place, alors pourquoi pas ! ». 

Oui, le télétravail existe dans le Notariat et oui, il s’est diffusé assez largement par le biais notamment de la réglementation sanitaire qui l’a imposé.  Toutefois, il demeure dans la plupart des organisations à l’état d’additif. Il reste un « plus », une manière de travailler qui s’ajoute à celle d’avant sans que l’expérience collaborateur n’ait été en elle-même globalement repensée. Nous sommes donc dans l’après… mais toujours avec le raisonnement et le fonctionnement d’avant !

Il nous faut comprendre où se trouve le blocage. Pourquoi le projet de transformation vers un fonctionnement hybride abouti est-il encore à ce jour si rarement initié ?

Rappelons qu’une telle démarche doit avant tout procéder d’une volonté affirmée des Notaires-Chefs d’entreprise d’engager l’ensemble de l’équipe. Il est donc nécessaire de mettre le sujet à l’ordre du jour, de convier l’ensemble des équipes à faire partie de la réflexion et enfin de confier des responsabilités permettant la bonne mise en œuvre des étapes validées collectivement. Or, je remarque que le télétravail fait la plupart du temps son entrée dans une Etude en guise de réaction à :

  • une demande de plus en plus insistante d’un collaborateur, voire une menace de départ
  • la situation sanitaire : « cas contacts », des enfants qui ne peuvent aller en classe…
  • un recrutement qui traîne en longueur, voire qui n’aboutit pas sauf promesse de distanciel.

En d’autres termes, quand on n’a plus le choix, le télétravail est là ! On le subit encore à ce jour davantage qu’on ne l’accueille volontairement. Or, c’est bien à cause de ce raisonnement que l’on s’interdit de réinventer collectivement et en profondeur l’organisation du travail en interne.

On réagit certes, mais on ne co-construit pas.

Nous ne pouvons que regretter cela, car ce type de dynamique collective est un formidable outil pour attirer, engager, enthousiasmer… donner du sens au quotidien de travail de chacun. Souvent, il s’agit d’un levier de motivation bien plus efficace et durable qu’une prime ou une augmentation qui, elles, n’ont qu’un effet très éphémère. Or, le Notariat ne cherche-t-il pas justement depuis plusieurs années à conserver ses membres et en attirer de nouveaux, venus d’horizons divers ? 

Saisissons l’opportunité qui nous est donnée d’offrir aux collaborateurs du Notariat un nouvel environnement de travail organisationnel et spatial dont ils soient les fiers co-créateurs !

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